Développons notre résilience dans un monde VICA pour protéger notre paix intérieure
Chers Résiliants,
Récemment, j’ai été interpellée par une annonce d’emploi d’une organisation qui indiquait chercher un candidat capable de gérer dans l’ambiguïté.
Je vous livre deux de mes réflexions :
La première: Notre environnement, qu’il soit mondial ou tout simplement relié à notre vie personnelle, n’a pas un effet neutre sur nous. Il conditionne notre bien-être global.
La deuxième: Est-ce que certains savent mieux que d’autres comment manœuvrer dans l’ambiguïté ? Ce serait donc une habileté spéciale ? Pourtant, il me semble que nous sommes tous amenés à développer cette capacité particulière (et non une compétence) parce que notre environnement nous y oblige. Alors, comment faire pour vivre dans l’ambiguïté ?
Qu’il s’agisse des cycles des saisons et des phénomènes naturels, ou bien de l’instabilité de certains pays avec ses guerres, des pandémies qui nous ont frappées récemment, des mouvements sociaux, de l’inflation, de la perte d’emploi, des deuils… tous ces événements nous font prendre conscience de notre fragilité, de notre vulnérabilité et des failles qui peuvent se créer dans notre système de sécurité intérieure.
Alors comment fait-on pour vivre sereinement dans la complexité et l’ambiguïté de ce qui nous entoure ?
1 — Un monde «volatile, instable, complexe et ambigu», tel est notre environnement quotidien
Notre environnement est qualifié de volatile, instable, complexe et ambigu (VICA). Cette expression a été empruntée au monde du leadership dans les années 80, pour décrire l’environnement des affaires.
Ce serait être irraisonnable de penser que ce qui touche le monde des affaires ne nous atteint pas, même indirectement. Les deux mondes ne sont pas hermétiques.
Qu’il s’agisse des périodes de pandémie (COVID), des catastrophes naturelles (feux de forêt, effet El Niño, inondations…), des guerres en Ukraine et dans d’autres parties du monde… tout nous atteint indifféremment de notre implication.
Nous vivons dans ce monde VICA et nous le subissons.
Le dernier Baromètre des plus grandes peurs des Québécois réalisé en 2021 révèle que parmi les plus grandes peurs des Québécois se trouvent perdre un être cher (35 %), perdre son autonomie (28 %), ne plus avoir d’argent (21 %), mourir (18 %), la guerre (12 %), les changements climatiques (11 %), la solitude (9 %), l’échec (7 %), vivre de l’angoisse/de l’anxiété (7 %).
Peur: la succession des épreuves des dernières années nous a déstabilisés au point de susciter une insécurité face à ce que l’on ne connaît pas (incertitude) ou à ce que l’on ne maitrise pas (volatilité). Les séquelles sont encore là. Certaines personnes ont été directement touchées par ces épreuves : isolement, perte d’emploi, maladie et mêmes pertes relationnelles (séparation, deuils).
Sentiment de peur, d’impuissance, d’être submergé, frustration, tristesse, colère, incompréhension, déception, autant d’émotions qui peuvent troubler notre calme intérieur.
Amis résilients, je suis sensible à tout ce que vous vivez peut-être encore aujourd’hui. Nous sommes devenus extrêmement vulnérables et notre fragilité est évidente.
Notre besoin de survie nous pousse à tout faire pour que tout redevienne normal ou du moins pour retrouver un état de sécurité et de bien-être satisfaisant, un réconfort. Pour certains, recommencer à voyager a été un remède, pour d’autres, c’était changer d’emploi, organiser des rassemblements, mettre fin à des relations, déménager, pour d’autres encore, il s’agit d’achats compulsifs. Toutes ces solutions sont valables, mais quelle satisfaction apporteront-elles sur le long terme ?
Retrouver un état constant de paix intérieure, satisfaire sa zone de confort demande une discipline, une détermination et du courage au quotidien. Être résilient, c’est faire preuve de bravoure et garder espoir.
2 — Heureusement, nous avons des ressources
La réponse des organisations pour faire face à ce monde complexe et ambigu est l’agilité.
Eh bien nous aussi, individuellement, nous devons, plus que jamais, développer notre agilité, notre capacité à nous ajuster. Notre résilience est l’une des capacités dont nous sommes tous dotés, mais qui a besoin, comme un muscle, d’être développé.
Le monde « ouaté » dans lequel nous vivons nous engourdit et nous rend plus vulnérables, plus fragiles par manque d’entraînement. L’image qui me vient est celle extraite du film d’animation Wall-E ou l’on voit des humains sur une autre planète qui ne se déplacent qu’en capsule spatiale, incapables de se mouvoir.
S’il est rassurant de savoir que nous avons tous une capacité à retomber sur nos pieds, il faut aussi admettre qu’il est impossible de développer sa résilience si on ne connaît pas ses propres ressources.
Alors, tout commence par un choix, une décision : se choisir envers et par-dessus tout, en premier, avant son travail, ses activités sportives, ses amitiés, ses multiples engagements, même si tout ça représente des ressources précieuses qui vont nous aider sur notre parcours. Mais chacun doit trouver sa juste place. Il s’agit de faire de meilleurs choix pour moins regretter.
Permettez-moi de vous faire part de ce que j’estime être les six éléments «essentiels».
- Avoir une conscience du monde qui nous entoure, des événements externes (politico-économiques, environnementaux) et personnels qui entraînent des conséquences indirectes ou directes sur notre vie (sphère personnelle, intime, professionnelle). Cela requiert de l’observation et une introspection honnête.
- Savoir accueillir avec bienveillance notre vécu émotionnel, notre ressenti, l’inconfort tant émotionnel que corporel et l’accepter sans auto-jugement, ni culpabilité, ni honte, en ayant juste de la douceur pour soi. Comme j’aime le dire à mes clients, on se donne du velours sur cette partie sensible en nous. Pratiquer la méditation ou la marche et effectuer des exercices de respiration peuvent être des ressources utiles pour se connecter à soi.
- Pouvoir ensuite identifier nos propres besoins profonds, tout ce qui viendrait remplir un vide, soulager une peur, nous faire du bien profondément et durablement, entièrement (dans notre cœur, notre corps, notre âme).
- Dans le calme retrouvé, revoir notre perspective des événements en ayant un regard objectif et réel, sans déformer, ni exagérer. Prendre du recul, revenir dans le moment présent pour retrouver une clarté d’esprit.
- Ensuite, se centrer sur ses ressources personnelles : les capacités sur lesquelles vous pouvez vous appuyer pour rebondir (vos relations, votre détermination, votre foi, votre énergie…).
- Enfin, poser une action protectrice. Décider consciemment ce qui va nous permettre de conserver notre bien-être (ce peut être d’exprimer des limites claires ou de demander de l’aide).
Ces quelques étapes seront bénéfiques si elles s’inscrivent dans notre quotidien — chaque fois que le malaise intérieur pointe — pour se connecter à nous-mêmes (faire taire le bruit, ralentir le rythme) et retrouver un équilibre durable.
Pour conclure :
Lorsque notre environnement devient confus ou déstabilisant, mettre en place nos propres stratégies de survie, nos protections pour faciliter notre adaptation nous revient personnellement.
C’est là toute notre responsabilité face à nous-mêmes d’abord et à ceux qui dépendent de nous ensuite.
Cela demande d’oser regarder ce qui se passe et de décider de se choisir pour prendre soin de soi, prendre les meilleures décisions pour soi et préserver son bien-être.
Vous l’aurez compris, il n’y a pas de résilience sans repos ni temps pour soi. C’est la clé de votre paix intérieure.
C’est le temps de votre auto-bilan :
- Quel est votre niveau d’énergie en ce début d’année ?
- Quels sont les événements (politico-économiques, environnementaux, personnels) qui vous touchent en ce moment ?
- Quelle est la qualité de votre environnement personnel actuel ? Est-il satisfaisant ? Quelles en sont les répercussions sur vous ?
- Quelles ressources ou quels moyens identifiez-vous pour reprendre la maitrise de votre paix et de votre énergie lorsque vous en ressentez le besoin ?
J’ai conscience que cette discipline peut être un réel effort en soi à fournir et que cheminer seul peut sembler lourd à réaliser. Alors, si vous souhaitez approfondir ce bilan et être accompagné dans votre démarche, n’hésitez pas à me contacter. Nous verrons ensemble vos réponses et explorerons vos ressources disponibles pour vivre votre changement autrement cette année.
Je suis là pour vous.
Isaure
Initiatrice d’impulsion

