Ce que j’appelle des forteresses, ce sont toutes nos croyances limitantes, certains de nos principes de vie, nos dépendances (alimentaires, affectives, etc), et nos habitudes (ce que l’on s’évertue à faire sans s’en rendre compte). Toutes ces choses qui semblent nous faire du bien, nous sécuriser mais qui, en fait, nous retiennent captifs et nous empêchent d’aller de l’avant, de saisir des opportunités, d’élargir nos horizons.
Je viens de me découvrir une forteresse, tout récemment, sous la forme d’une croyance : je dois terminer ce que je commence.
Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours eu ce principe que si je m’engage, je dois aller jusqu’au bout. Qui a dit qu’il faut toujours terminer ce que l’on commence ?
Que ce soit pour une chose aussi banale que la lecture d’un livre. Si je commence une lecture, il faut absolument que j’aille au bout de l’histoire, même si celle-ci m’ennuie. Par peur de passer à côté de ce qui pourrait être intéressant et serait susceptible de me faire changer d’avis durant ma lecture.
Ou bien pour la décision de quitter un emploi pour en trouver un autre : je me suis vue rester six ans dans un même poste, alors que je m’y ennuyais, parce que je voulais terminer ce que j’avais commencé à construire pour le service dans lequel j’évoluais.
Cela semble faire du bien et pourtant.
Apparemment, on pourrait penser que c’est plutôt bien de terminer ce que l’on commence parce que cela révèle que je m’implique, que je suis engagée dans ce que je fais. Et c’est vrai que, en général, je fais tout pour ne rien laisser en suspens, inachevé.
Mais le revers à cela est que m’obstiner à aller au bout d’une situation surtout lorsqu’elle est insatisfaisante ne fait qu’empirer mon mal-être.
Cet engrenage génère chez moi un questionnement sans fin (j’arrête là ou bien je continue ?), une paralysie telle que je me sens incapable de décider ce qui est bien pour moi. Je me noie alors dans un sentiment d’autotrahison de mon propre engagement. Je finis par culpabiliser.
Ma croyance me nuit. C’est une forteresse que j’ai pris grand soin de construire toute seule et inconsciemment, en pensant qu’elle me maintiendrait en sécurité, au lieu d’utiliser mon temps et de mobiliser mon énergie pour me faire du bien.
Comprenez qu’il pourrait s’agir d’une dépendance alimentaire, affective ou autre, d’une habitude de vie, etc. En sortir nécessite de faire le choix de soi, de son besoin. C’est se redonner de l’importance à soi et non plus à sa croyance, sa dépendance, son habitude. Une forteresse, cela peut se déconstruire.
Comment défaire nos forteresses
Pour la défaire, on doit commencer par reconnaître son malaise lorsqu’il y a un sentiment d’insatisfaction. C’est être honnête envers soi-même, reconnaître l’incidence de notre forteresse et diriger ses pensées vers le véritable besoin, puis accepter le renoncement.
Parce que renoncer à la forteresse a un coût psychologique et émotionnel.
Oser s’ouvrir à la nouveauté (un autre livre, un autre job, une autre façon de faire, une autre perspective, etc..), se donner le droit de vivre pleinement autre chose, c’est prendre le risque que cet autre chose nous fasse du bien. C’est s’accorder le droit d’être libre.
Quelles forteresses as-tu envie de déconstruire aujourd’hui ?

